mercredi 10 mars 2010

]Petits Compagnons] _ Regards Punu // 2

Kaolin, losange d’écailles et raphia, passeurs spirituels !

Les fameuses « Correspondances » de Baudelaire s’appliquent tellement bien dans le monde africain. En lisant la littérature relative aux masques Punu, on apprend que ces masques sont utilisés lors de cérémonies funéraires pour commémorer l'esprit des défunts.


C’est le « mukuyi » (dans le bassin de la Ngounié au Gabon) qui commémore les défunts, masculins ou féminins (esprits des jeunes et belles filles mortes). Le danseur porte un masque « corporel », composé d’un vêtement en raphia, et pour la tête, de notre fameux masque punu. Il est monté sur des échasses, en signe d’élévation et d’autorité, tient un chasse-mouches, symbole de sagesse et exécute des danses acrobatiques au milieu de l’assistance.

La patine blanche du kaolin qui recouvre le masque est souvent utilisée pour représenter les esprits des ancêtres, et donc, la mort ou la réincarnation. Il fonctionne comme un pont jeté permettant de « passer » vers un autre monde. Autre marque de l’au-delà, le motif en forme d’écailles, à neuf losanges. Les neuf losanges frontaux représentent les mythes fondateurs du monde punu, le point central étant l'esprit créateur qui a engendré les quatre points cardinaux (le monde) et les deux couples primordiaux (les humains). Ils évoquent la perfection et la sagesse. Ce signe, dont le motif le plus courant comprend neuf losanges, est nommé « mabinda » et était gravé dans la chair des enfants (entre dix et quatorze ans).

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