mercredi 31 mars 2010

]Art & Hasard] _ Exposition Lisette Model // Jeu de Paume // février-juin 2010

Cette exposition fait du bien au moral ! Pourquoi ?

Parce qu’elle ouvre des perspectives à tous ceux et celles qui, ont des velléités de photographies et ne sont pas des techniciens chevronnés.
Parce que les photos semblent, sont ( ?) accessibles, à portée de tout un chacun. Cela ne veut pas dire qu’elles sont forcément simples à réaliser !

Les cadrages sont rapprochés, intimes, en prise directe avec la réalité des sujets mais jamais de manière intrusive. Lisette Model les multiplie à l’infini, toujours de façon originale, peu orthodoxe par rapport aux fameuses règles « d’or » ou aux conventions de son temps : vues en contre-plongée, vues de dos, vues de travers, autant d’angles qui renvoient tous à l’œil, ce coup d’œil du photographe sur le monde. Lisette Model n’a jamais pris de cours, à part quelques conseils d’une amie ou deux, auprès de qui elle a bien voulu retenir ceci : « ne prends jamais ce qui ne te passionne pas ». Elle en a fait son mot d’ordre, qu’elle transmettra plus tard à ses élèves lors de ses nombreuses années d’enseignement « Photographiez avec vos tripes ».

Que comprend-on d’elle à travers son coup d’œil ? Que c’était vraisemblablement une personne peu encline aux faux semblants, portant un regard ironique sur les sophistications d’une bourgeoisie imbue d’elle-même, cherchant à révéler ses sujets en saisissant leur posture, leur regard dans ses photos sans concession mais sans animosité, humaines. Qu’elle était attirée par les extrêmes, riches (série « Promenade des anglais ») ou démunis (série prise dans le Lower East Lang), rangés (photos à l’Opéra) ou appartenant au monde de la nuit, des bars et cabarets. Qu’elle a été également subjuguée par son arrivée à New York, par l’effervescence de la ville (série « Pedestrians ») et ses miroirs (série « Reflections »).

Le parcours de l’exposition est ludique, les photos regroupées par séries. L’entretien enregistré dans les dernières années de sa vie permet vraiment de se rendre compte de sa technique de photographie. « L’instant fait la photo » nous dit-elle. Et elle fait mine de ne pas comprendre les questions du journaliste dès que celles-ci sont trop théorisantes. Il est surprenant d’apprendre qu’elle prend ses clichés, le plus souvent, à l’insu des sujets, ne souhaitant pas leur parler pour ne pas gâter ce quelque chose intangible et éphémère qui se dégage de leurs personnalités. Elle photographie en toute simplicité, à l’instinct, des êtres aux formes gourmandes de préférence.

Il en résulte une vraie galerie de portraits grasseyantes, énergiques, sociales et terriblement vivantes !
Bon, « ya » plus qu’à !!


source photos : Jeu de Paume / exposition Lisette Model

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