mardi 23 mars 2010

]Art & Hasard] _ ArtParis+Guest 2010 // 2

Je me rends compte à la vue des quelques clichés que j'ai pris des choix inconscients que j'ai faits. Je vais essayer de comprendre ce qui a concouru à me faire appuyer sur le bouton de l'appareil photo.

Mes choix se sont visiblement portés sur des présentations qui véhiculent des messages forts, en général sur le mode de la provocation. Par exemple, cette oeuvre de l'artiste Kata Legrady s'appuie sur une photographie parfaite et aseptisée comme moyen de mise en relation de deux univers étrangers, le monde de l'enfance, de l'innocence et de l’insouciance avec le monde de la violence et de la souffrance, le monde de la guerre, et ce, à travers l’utilisation d’objets porte-paroles, les bonbons et les bombes. Nous rappelle-t-on que les grands dans leur folie invitent les enfants dans leurs jeux sanglants ? Ces objets de guerre rendus d’une beauté naïve et froide mettent mal à l’aise.

Tout en utilisant un medium différent, la proposition de cet artiste sur la plate-forme indonésien relève aussi de la provocation. La pratique employée est plutôt du genre hybride (entre installation et sculpture) et c'est encore la confronation de matériaux de connotation opposée (ce squelette sculpté et doré à l'or fin et cette denrée périssable qu'est le riz) qui fait jaillir la provocation pour dénoncer l'ironie de ce monde où la moitié de la planète se "baigne" nonchalamment dans la surabondance alimentaire tandis que l'autre moitié de l'humanité ne mange pas à sa faim.

Le traitement de la photo de cet artiste Zang Penguins joue sur le décalage pour engendrer la gêne, un terroriste afghan (Ben Laden ?) prenant en otage une babydoll, symbole acidulé et ultra féminisé à l’air triste, rappelant à la fois, la contrainte des femmes musulmanes qui sont cachées derrière le voile intégral, leur prise en otage dans le monde taliban, mais également peut-être la prise en otage par les afguansd'un occident "égaré". L’image dérange tout pareillement. 

Dernier exemple, cette photo de Hat group, issue de la série "Life series" : mi-monstre, mi-pachyderme, cette femme enceinte nous parle-t-elle de Tchernobyl ? des conditions sanitaires en Russie ?







Toutes ces œuvres agissent, par la transgression et la provocation, comme détonateur de la pensée pour nous faire réfléchir sur des messages - parfois simplistes ou simplificateurs. Ces oeuvres ne cherchent pas « à faire ou à dire beau » - même si on ne peut s'empêcher de leur trouver des qualités esthétiques certaines - mais à "dire juste" quitte à faire mal et en ce sens sont résolumment contemporaines.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire