lundi 11 avril 2011

]Claque du jour] _ Pina de Wim Wenders



Merci Pina Bausch. Merci Wim Wenders. J'ai enfin retrouvé le monde d'où je viens. J'ai dû y séjourner un temps, il y a longtemps, mais j'avais perdu jusqu'au souvenir de ce lieu. Je l'ai enfin revu ; je me suis enfin retrouvée. L'homme aux oreilles pointues et à la main levée, c'est moi ; je suis de retour à la maison. C’est de ce lieu que je dois continuer de considérer le monde, surtout ne pas oublier de le contempler de ce point de vue là : doux, plein de mystères, léger mais signifiant.

Qu’importe. Je suis à la maison. Je sais maintenant que parfois le voile légèrement opaque qui recouvre la réalité se déchire imperceptiblement pour révéler le vrai monde. Je n’en prends conscience que maintenant par la grâce de ce film bouleversant.

Les larmes se sont mises à couler doucement au fur et à mesure des mouvements, des images, des ambiances, de la musique, des êtres. Mouvement après mouvement, note après note, le silence a soufflé sur mon cœur. Car ce film est silence, loin du tumulte quotidien. Dans ce silence, de ce silence, des choses surgissent qui n’ont pas besoin de mots pour s’exprimer ; ces choses touchent votre ventre, votre cœur, votre cou mais ne s’adressent pas à votre front. Non, il s’agit de converser avec votre âme.

Pina n’aimait pas les mots et préférait le mouvement. Je savais la trahison de(me)s mots. Je commence à comprendre pourquoi (re)commencer à danser : danser pour se (me) retrouver, danser pour se (me) sauver. « Danser sinon nous sommes perdus », Pina Bausch.

La danse, comme pierre de touche de l’évolution spirituelle, une idée que je portais sans doute en graine au fond de moi mais qui a germé ce samedi soir.